On ne cesse de nous rabattre les oreilles avec la crise. Certes, on peut utiliser la technique Pénélope (remplacer « la crise » par « mon cul », essayez vous verrez c’est amusant) mais on en finit pas de jurer toute la journée. Laissez moi donc vous raconter une petite histoire.

Je me pointe chez ma boulangère l’autre matin pour amener des petits croissant à ma douce. A moitié réveillé, me voici le témoin de la fin du monde :

Ma boulangère au client qui me précède : « – Bonjour Monsieur XXX, qu’est-ce que je vous sers ? »

Lui : « – Une demi baguette »

– Ah bon ? seulement une demi ?

– Bin oui, j’ai fait un plan de licenciement familial.

– Ah Ah Ah, rit-elle, votre femme est en vacances ?

– Non, c’est la crise ma pauvre dame, alors j’ai juste mis un coup de pied au cul de mon faignant de fils qui restait les doigts collés à sa console, il est parti trouver du boulot en Irlande. Pour ma femme, j’ai fait plus simple : elle va trouver un appart avec son mec.

– Euh… Je vous l’emballe la baguette?

Bref, vous l’aurez compris, ce brave Monsieur avait mis de l’ordre dans sa vie. Crise ou pas crise, il faut toujours se demander ce que l’on ferait si on était moins con.

Pour les entrepreneurs et les investisseurs, les temps sont durs ok, mais palpitants. Voici ce que je constate en ce moment :

Pour l’investisseur la crise permet :

  • De mieux voir les projets à potentiels : les projets présentant un début de rentabilité sont plus visibles que les écrans de fumée 2.0.
  • De négocier plus âprement ses participations et donc de maximiser son ROI en cas de succès.
  • De passer (un peu) plus de temps à évaluer les projets qui arrivent sur son bureau, ces derniers se faisant rares.

Pour l’entrepreneur, la crise permet :

  • D’embaucher à tarif préférentiel. (Je sais c’est dégueulasse, tout ça… mais c’est le jeu ma pauvre Lucette !)
  • D’identifier les profils qui sont aussi fou que vous, ie capables de vous suivre en ces temps complexes
  • D’investir sur des projets à plus long terme sans se faire épingler par son Board, s’il a de la trésorerie
  • De renégocier ses contrats avec ses fournisseurs
  • De redevenir frugal et malin : faire attention à ses coûts, se recentrer sur la rentabilité et la stratégie
  • De devenir meilleur, il apprend beaucoup lors de cette période, et devient souvent plus agile
  • De doubler les concurrents plus gros (plus attentistes car plus impactés par une baisse de l’activité)

Je vous invite à lire les excellents articles de Michel sur le même sujet :